Ce que nous défendons : Ce que nous défendons :
Une animation jeunesse au service du développement du Pouvoir d’Agir et de l’engagement des jeunes !
- Reconnaître la capacité des jeunes et les considérer comme des habitant·e·s à part entière !
- Des pratiques d'animation jeunesse renouvelée et un changement de posture nécessaire
- Un changement de regard sur l'animation jeunesse
- Reconnaître la capacité des jeunes et les considérer comme des habitant·e·s à part entière !
Nous défendons l’idée que, au même titre que n’importe quel individu, les jeunes sont capables et légitimes à s’exprimer, à s’organiser et à participer pleinement à la définition des projets et dispositifs qui les concernent.
- Et si nous arrêtions de penser à leur place et de prétendre savoir ce qui est bon pour eux et elles ?
- Et si nous les laissions exprimer eux-mêmes leurs problèmes, leurs envies ?
- Et si nous reconnaissions enfin leur expertise d’usage ?
Pour cela, il est essentiel de sortir d’une logique stigmatisante et disqualifiante. Les jeunes ne sont pas un problème à résoudre, mais bien une ressource à mobiliser. Ils doivent être associés à la définition des dispositifs et projets qui les concernent, à l’identification de leurs propres problématiques et à la construction des réponses adaptées.
Changer les « lunettes sociales » à travers lesquelles nous percevons la jeunesse est un prérequis indispensable pour encourager leur citoyenneté et leur pouvoir d’agir. Cela signifie cesser de les voir à travers un prisme négatif, reconnaître leur capacité à agir et à être force de proposition. Nous devons les considérer comme des acteurs à part entière, capables de participer activement à la transformation de leur environnement.
La question n’est donc plus : « Comment résoudre le problème des jeunes ? »
mais plutôt : « Comment faire avec eux pour construire des solutions pertinentes et durables en réponse aux problématiques qu’ils ont eux même identifiées ? »
- Des pratiques d'animation jeunesse renouvelées et un changement de posture nécessaire
Nous défendons l’idée que, dans nos Centres Sociaux et au-delà, les pratiques d’animation jeunesse ne doivent pas se limiter à une simple offre d’activités, mais être un levier pour l’engagement, l’émancipation et le développement personnel des jeunes, à travers le collectif.
Cela implique :
- Un changement de posture : d'accompagnateur à facilitateur
L’animation jeunesse ne doit pas se résumer à proposer des loisirs, mais à créer des espaces d’expression, d’expérimentation et d’engagement, où les jeunes sont acteurs et non simples consommateurs d’activités.
- Une co-construction des projets avec les jeunes
Il ne s’agit pas de concevoir des actions « pour » eux, mais avec eux. Cela passe par leur implication dès la conception des projets, en valorisant leurs idées et en leur donnant une réelle capacité de décision.
- Le développement de leur Citoyenneté et de leur Pouvoir d'Agir
L’animation jeunesse doit encourager les jeunes à prendre des initiatives, à s’organiser collectivement et à expérimenter des formes d’engagement citoyen, afin de renforcer leur confiance en eux, leur capacité à agir sur leur environnement, et leur sentiment de légitimité à s’impliquer dans la société.
- Une reconnaissance de leur expertise d’usage
Qui mieux que les jeunes peut identifier leurs propres besoins et aspirations ? Leur parole doit être prise en compte comme une ressource précieuse pour repenser /imaginer les projets qui les concernent. Il s’agit alors de développer le cadre, les outils et les espaces favorisant leur libre expression, la créativité et la mise en action.
En plaçant l’engagement au cœur des pratiques d’animation, les Centres Sociaux contribuent à faire émerger une jeunesse actrice de son présent et de son avenir, capable de s’exprimer, de faire preuve d’esprit critique, de s’organiser et de transformer son territoire, et la société. Ces expériences offrent aux jeunes les moyens de trouver et prendre leur place dans la société, d’affirmer leur citoyenneté et de se construire pleinement, tant sur le plan personnel que collectif.
- Un changement de regard nécessaire sur le métier d'animateur·ice jeunesse
- "Je ne veux plus avoir honte de dire que je suis animatrice jeunesse"
- "Mes proches me demandent souvent ce que je veux faire après, comme vrai métier."
- "Quand je dis que je suis animateur, on me répond souvent : 'Cool, tu es payé à jouer au ping-pong'."
Ces témoignages sont ceux d’animateurs et animatrices des Centres Sociaux du Réseau 44, réunis lors d’un séminaire pour questionner le sens de leur métier. Ces mots en disent long sur les stéréotypes qui entourent ce métier et sur la méconnaissance qu’en ont parfois les collègues, les parents, les partenaires, et plus largement la société.
Le métier d’animateur jeunesse est encore trop souvent perçu comme un job temporaire, sans réelle valeur professionnelle. On l’imagine accessible à tous, réduit à divertir et encadrer les jeunes, comme s’il s’agissait simplement d’occuper leur temps libre.
Pourtant, l’animation jeunesse est bien plus que cela. C’est un métier engageant et exigeant, qui mobilise un large éventail de compétences : écoute, pédagogie, créativité, patience, posture éducative, adaptabilité à chaque jeune. Il ne s’agit pas seulement d’occuper, mais d’accompagner les jeunes dans leur construction, individuellement et collectivement, de les aider à comprendre et appréhender le monde qui les entoure, à trouver leur place dans la société et à découvrir le champ des possibles. L’animateur est là pour les soutenir, les encourager, les rassurer, tout en leur donnant des outils pour construire leurs projets. Il occupe une place unique dans leur parcours : ni parent, ni enseignant, mais un adulte référent, disponible et à l’écoute.
Ce travail s’inscrit dans le temps long. Il repose sur la construction d’une relation de confiance, essentielle pour accompagner les parcours de vie, encourager l’engagement et renforcer le pouvoir d’agir des jeunes. L’expérience et la continuité sont précieuses pour mieux comprendre les dynamiques de groupe et adapter les pratiques aux évolutions de la jeunesse et de la société.
Alors non, animateur jeunesse n’est pas un « petit boulot ». Ce que nous défendons, c’est un métier essentiel, porteur de sens, qui façonne les citoyens de demain et transforme la société d’aujourd’hui.
Faudrait-il changer de nom ? Inventer un nouveau métier pour enfin être reconnu à sa juste valeur ? Ou bien est-il temps de faire évoluer les représentations et de donner à l’animation jeunesse toute la valeur et la reconnaissance qu’elle mérite ?
